Pic'Art de l'Assoumière d'Anne Cillon Perri
D'où nous venons s'éclaire
Le réel en friche
Qui des sites du temps
Revient pour que nous
Rejoigne dans la lucidité
L'avenir accordé à nos pas
Aux amarres des paysages
Le jour refuse de niveler la pluie
Que vassalise tout lieu nul
À l'extrême limite des mythes
La vie ne cherche pas à prouver
Elle s'éprouve en s'égrainant
À chaque misérable silence
À l'origine du réel
Qui a cessé d'avoir lieu
L'avènement du Rien
Retient l'être dans l'absence
Lorsque ayant vent du péril
Le jour interroge le chaos
Dans la gravité de la légèreté
Demain au surplomb
D'un réel unit à l'obscur
Il te sera possible
De glisser entre les mains
Les mots que versifie l'exode
* Jean Royer
Nous ne partirons pas sans voir
Pourrir l'éternité
Au tranchant des songes proches
Des beautés ruineuses
D'une vie rendue
Aux sévérités
Des matins embourbés
Nous resterons dans l'île
À relever l'échine du cyclone
À subordonner toute présence
À la défécation d'une vie
Mettant à l'épreuve sa totalité
Quand l'intempérie périt ou rit
De nous en scandant
L'en-deçà de l'être de l'homme
Là-bas face
À la nudité de l'être
L'île pose ses cuisses
Sur les brancards des sanies
Là où gémit la vie suturée
Lorsque la mort fermente
Dans le groin
D'une terre entourée de cannaies
La vie entaille l'étrange
Elle scelle toute chose pérenne
Dans l'enclos des migrations
À mesure que s'énoncent
Quels blocs de mots fourrageant
L'île au soc des sources
Irriguant les clameurs
Des cœurs sentant le ricin
Nous courons alerter
« L'inévitable en nous
Comme un coin de silex !... » *
Car « [...] nos pas vont toujours
À la suite des roses
Car dans la nuit qui finira bientôt
Le ciel en équilibre s'arque nur nos
[espoirs
Et des pétales
Monte un parfum de coumbite » *
L'île n'offre plus
Qu'une étendue de corps
Au vent funeste
Au regard des astres
Nommant
Quelle vie sans chaumière
À l'ombre de cet arbre sans fruit
L'île « submerge toute épiphanie »*
À l'encontre d'une quiétude
L'île prolonge
Les stigmates des choses
« Dans la fusion des sexes »**
Au profond des yeux
Alourdis par
L'oraison des sillons
L'éclaircie de l'étrange
* Anthony Phelps
* Henry Colombani
C'est exact : lorsque jubile
Le vieux temps
Qui nous escorte vers
Les eaux nues des pierres
La nuit ensable la vie
Cil après cil
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