Antoine François ASSOUMOU
Antoine François ASSOUMOU est né le 27 août 1963 à Yaoundé, deux ans après ANNE CILLON PERRI et cinq ans avant Jean Claude AWONO. Il a commencé à écrire à l’âge de treize ans et a bouclé toute sa carrière littéraire en moins de quatre ans. Il mourra le 9 juillet 1980 de suite d’un accident de natation dans la piscine de son grand-père à Edéa, treize jours avant son dix septième anniversaire.
Fils de Jean Assoumou Avebe, brillant économiste et haut fonctionnaire dans l’administration camerounaise, Antoine François est le cinquième des sept enfants de sa mère, née Félicité Logmo. Particulièrement doué à l’école (il a été reçu au concours d’entrée en sixième alors qu’il n’étais qu’au cours moyen un), il ne manifeste pourtant aucun enthousiasme pour les études. Il préfère s’enfermer dans sa chambre pour lire et méditer. Au cours de l’année scolaire 1978-1979 par exemple, le nombre d’absences qu’il totalise à l’école est impressionnant. Ses bulletins de notes indiquent au demeurant qu’il rend des copies blanches aux examens et qu’il passe très peu de temps au lycée Leclerc. En effet, il préfère fréquenter les centres culturels français, allemand et américain où il emprunte une quantité prodigieuse de livres. Il n’accepte d’ailleurs de retourner à l’école l’année suivante que pour ne plus chagriner sa tendre mère. Pour cela, il exige un changement d’établissement scolaire. Ses parents accèdent à sa demande et l’inscrivent au lycée bilingue où il sera reçu à l’examen probatoire à titre posthume.
Dans sa chambre restée intacte jusqu’à ce jour, on a trouvé, rangés dans un ordre impeccable, des livres comme la Souffrance de J. Russier, l’Effort de Maine de Biran, la Métamorphose de F. Kafka, Souvenirs de la maison des morts et le Joueur de Dostoïevski, l’étranger de Camus et la Symphonie pastorale d’André Gide. On y a aussi trouvé des poèmes, récits et pensées écrits dans ses cahiers et sur des bouts de papiers. Ces poèmes seront regroupés et publiés pour la première fois en 1987 aux éditions “Agence Littéraire Africaine” par le Professeur Ebénézer Njoh Mouelle, sous le titre ” Au bout de mon songe vaste”. Ils seront ensuite publiés en 1993 aux éditions “FAFA” sous le titre “Le sacre du levant”.
Tous ceux qui ont lu Assoumou ont été frappés par sa maîtrise de la langue française et la richesse pour le moins troublante de ses oeuvres. La même question revient : Était-ce vraiment un enfant ?
“A l’âge où une coupe de cheveux suffit au bonheur, à l’âge où on gagerait un royaume contre un réveillon”, Antoine François se retire dans le sanctuaire de sa chambre pour méditer sur le sens profond de la vie. Sa poésie est marquée par un mysticisme puissant et une prise de conscience aiguë de sa singularité dans le monde. La solitude est pour lui une situation terrible :
«La solitude
Qui tant te flagelle
Te strie de cris
Et sillons vermeils»
Mais il magnifie la nuit :
«Minuit heure belle
Et le silence s’exalte en astre
Minuit heure vaste
Corolle de lucioles océanes
Minuit heure manne
Qu’octroient les cieux aux âmes encendrées
Minuit heure tendre
Dans les bras de la nuit»
Quelquefois, Antoine François dénonce les tares de la société dans laquelle il vit, en commençant par son éducation qu’il présente comme celle du déracinement :
«Nous avons connu innocemment
une enfance blanche
fadement bourgeoise
avec ses sabbats et petites traditions
et voilà que nous voyons surgir
à l’heure la face scrofuleuse
du déracinement»
Commentaires
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- 1. Danielle E.Makédah Le 14/04/2012
MERCI pour tout la lumière que tu continues de nous apporter Antoine François..Tes oeuvres devraient etre intégrée dans les programmes scolaires des jeunes camerounais, africains, du monde.
Je me battrai pour.
PEACE LOVE LIGHT. -
- 2. Mensah Ewolo Gampson Le 29/06/2010
Bonjour,
Je voudrais savoir comment faire pour accéder aux oeuvres de cet auteur précoce, et où se situe actuellement la fondation éponyme.
Merci de répondre -
- 3. Ndame pierre Le 02/12/2009
Antoine reste un symbole de la precocité du langage poetique longtemps connue que chez les grands poètes tels Rimbaud,je rtespecte d'ailleurs sa memoire
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